le spectacle

Les personnages des Bas-fonds sont à la rencontre entre le social et le métaphysique. Ils vivent à côté de la norme sociale dominante. Ils sont tout en bas de l’échelle mais ils sont aussi (et c’était le titre original de l’œuvre) Au fond de la vie. Les questions qu’ils se posent sont fondamentales : qu’est-ce que l’homme peut faire de la vérité ? Est-il dangereux de lui substituer l’imaginaire, quand elle est insupportable ? Où trouver la beauté, peut-on la fabriquer au cœur de la misère ? S’ils les posent avec une telle acuité, c’est du fait du dénuement. Dans la privation, impossible de se distraire des questions existentielles. Ce qui ne les empêche pas de continuer à vivre, avec toute la brutalité et la beauté que ça suppose. Leur capacité à choisir et à agir est intacte. C’est aussi ce qui me marque dans le cinéma de Fellini. Les résonances entre son œuvre et celle de Gorki sont frappantes. La construction
narrative, l’exubérance des personnages, leur passage permanent du réalisme brut à la rêverie, les interludes musicaux et la tendresse pour les mesquineries quotidiennes, dessinent un ton à la fois comique et poignant, voire tragique. Le grotesque et les arts populaires ont aussi la part belle.

«Au fond », le rire, l’âpreté, la poésie et la beauté ne sont pas juxtaposées, elles sont une seule et même chose, profondément humaine. Je pense La (dolce) vita comme une fresque théâtrale. Nous adaptons le texte de Gorki en conservant sa bible et ses intrigues croisées. Nous transposons l’esthétique fellinienne kaléidoscopique sur le plateau théâtral. La création s’appuie sur l’idée de troupe : la communauté des artistes, elle aussi éphémère, fonde un travail choral. Comédien·ne·s et musicien·ne·s se rassemblent pour fabriquer un objet scénique commun, hybride et populaire. Iels font dialoguer le texte théâtral, l’esthétique cinématographique de Fellini, et leurs sensibilités propres, au sein d’un espace commun : le plateau. À l’heure où le « vivre ensemble » devient un élément de langage du débat politique, il s’agit ici de l’expérimenter
dans un acte de création, et d’en donner à voir un possible – fictionnel, théâtral, mais qui ne romantise pas la violence structurelle opérée sur les plus «fragiles».

Mise en scène Cécile Carbonel

Dramaturgie Emilie Cousteix
Scenographie et accesoires
Xevi Ribas
Costumes en cours
Lumières Paul Berthomé
Son en cours
Assistant à la mise en scène Nicolas Spina
Distribution Axel Gaudron, Christine Joly, Philippe Lebas, Quentin Mabit, Delphine Meilland, Nora Sandholm-Azémar, Nicolas Spina, Maude Terrier,
Mickaël Teyssié
Administration et production Absynthe Plumas

prochaines dates

1er juin 2024 – 10:00
Les Année Joué Présentation de maquette

Production
Collectif Le Poulpe

Co-productions
Le spectacle est coproduit par la Maison de la Culture de Bourges.

Soutiens
DRAC Centre-Val-de-Loire

Résidences
Le Théâtre du Champs de Bataille, Angers (49) – l’Espace Malraux, Joué-Lès-Tours (37) – Club de la Chesnaie, Chailles (41)

Contact lepoulpe.collectif@gmail.com 
Administration et diffusion
Absynthe Plumas / 06 48 70 76 03

photos ©Michel Dahyot, ©M[Art]ha / www.m-artha.com